Nous avons testé un premier jeu de 20 cartes lors de la pause dej des Imaginations Fertiles.
Un objectif clair…
Le jeu de cartes est fait pour aider des collectifs à monter en compétences dans leurs pratiques de faire ensemble. Nous voyons la capacité à faire ensemble comme un langage qui doit s’apprendre par la pratique et le jeu est un outil pour améliorer cette littératie.
Nous souhaitions donc tester la capacité du jeu à suggérer sa propre utilisation et faciliter l’auto-organisation.
L’idée était de voir à quel point le jeu et les cartes était compréhensible et donnaient des indices sur leurs possibilités d’utilisation sans l’intervention d ‘un animateur professionnel/extérieur.
Au delà du test le deuxième objectif était de présenter le jeu d’une manière qui ne soit pas descendante et mettent les participants en situation passive. L’idée ici était que après que les participant-e-s entendent des infos sur le jeu, mais seulement après avoir pu le voir et le prendre en main.
…et des consignes volontairement flous
Pour cela nous avons fait un pari un peu risqué (merci aux participants d’avoir joué le jeu):
Nous avons simplement mis les participants en 2 groupes avec un jeu de cartes FAIRE ENSEMBLE, une surface où l’on peut dessiner, des marqueurs, des post-it et des cartes vierges.
Nous avons laissé les participants avec des consignes minimalistes: les concepteurs du jeu n’étaient pas encore arrivés et ils nous avaient juste demandé de donner le jeu aux participants.
Nous avons donné ces infos puis avons laissé faire, sans vouloir répondre à leurs questions « nous ne savons pas ».
Des résultats intéressants
Les participants ont commencé à lire les cartes individuellement, les étaler sur la table,de petits échanges ont eu lieu.
Le démarrage d’une dynamique collective a été laborieux pour les deux groupes, mais petit à petit chaque groupe a fini par tester des cartes.
Le premier groupe (certains participant-es étaient facilitateurs et se connaissaient) a d’abord fait une MÉTÉO INTÉRIEURE pour se rencontrer, puis ayant des questions, ils ont choisi de faire 5 POURQUOI, se demandant pourquoi les organisateurs avaient choisis de les laisser s’auto-organiser et dessiné sur la table pour lister des réponses.
Ils sont ensuite combiné des cartes, utilisant la MÉTHODE CRÉATIVE DISNEY + PAD DE COÉCRITURE pour travailler à inventer un nouvel usage des post-it.
Dans le deuxième groupe où les participants ne se connaissaient absolument pas, le démarrage a été long, certains personnes proposant, les autres écoutant, mais un flou et une absence de direction collective persistait, certains voulant classer les cartes qu’ils aimaient ou souhaiter tester ou inversement celles qu’ils ne comprenait pas.
Le groupe attendait vraiment des consignes, et le fait que temps ne soit pas explicitement limité, les a fait se démobiliser. Personne n’a pas pensé à appliquer l’ingrédient BOITE TEMPORELLE ou RÔLES à la situation présente.
Après ajout d’un post-it avec la question: « que souhaitez vous tester ? », ils ont fini par tester la BASSE COUR, et inspiré par la RÉUNION EN MARCHANT, ont décidés d’aller dehors.
Le format a bien répondu à la promesse indiqué sur la carte et les individus , qui ne se connaissaient pas au départ sont revenus énergisés et plus comme un groupe. Ils semblaient enfin prêts à tester d’autres cartes.
Nous avons interrompu l’expérience et enchaîné sur une demi heure d’échange libre, les interrogeant d’abord sur ce qui s’était passé « racontez nous ce qui s’est passé avant que nous arrivions » avant de parler du projet métacartes et des usages des cartes.
Conclusions
Ce que nous retenons:
– l’HISTOIRE raconté compte. Plutôt que de « tester », nous aurions du leur proposer de « jouer » avec les cartes, pour créer un CADRE LUDIQUE. Limiter clairement le temps (BOITE TEMPORELLE) aurait pu aussi être utile pour dynamiser.
– nous savions qu’un PLATEAU DE JEU est un outil intéressant, pour donner quelques pistes de démarrage, cela se confirme.
– l’introduction d’INGRÉDIENTS ou de QUESTIONS en cours de route est une autre piste intéressante.
– le QR code a été peu utilisé, même si la plupart semblaient se douter qu’il menait a quelque chose.
– les mot en MAJUSCULE ont interpellés et plusieurs se sont doutés qu’ils faisaient références à des cartes manquantes.
– les points de complexité ont été devinés par plusieurs personnes.
– dans la discussion finale, la frontière RECETTE/INGRÉDIENTS n’a pas été comprise par toustes, ce qui est cohérent, les ingrédients pouvant eux mêmes être issus de recettes.
– le VOTE À 5 DOIGTS final a montré questionnant l’intérêt pour l »outil à montré une majorité quasi-absolue de 5 doigts.
Globalement ce choix risqué a montré que même sans donner aucune consigne, les cartes suggèrent quelques possibilités d’usages et que avec u npeu de discussion et quelques indices, les participants commencent à voir de nombreuses possibilités d’usages (inventer des cartes, faire un plateau, piocher ou combiner des cartes, …).
Sans surprise, ceci n’est pas suffisant pour qu’un groupe qui n’a qu’une vague envie de découvrir les cartes comme INTENTION COMMUNE aille très loin dans son auto-organisation.
Prochains petits pas…
Tester la même méthode avec un collectif existant ou un groupe déja familier avec l’auto-organisation pourrait être utile.
Pour un groupe ne connaissant pas, ajouter un jeu de cartes ACTIONS qui donne des propositions d’usages pourrait donc être un prochain petit pas.
Concevoir des plateaux de jeu différents pour rendre visible la séquence pourrait être un autre prochain pas.
A suivre…